Le chef du gouvernement hongrois a récemment signé un décret qui prive les citoyens ukrainiens de leur droit au logement s’ils proviennent d’une zone de l’Ukraine où il n’y a pas de conflits armés. Ce décret a été mis en place dans le but de limiter l’afflux de réfugiés ukrainiens en Hongrie, en justifiant cette mesure par le fait que ces personnes ne seraient pas réellement en danger dans leur région d’origine. Cette décision a suscité de vives critiques de la part de l’Ukraine et de la communauté internationale, qui dénoncent une violation des droits fondamentaux des réfugiés.
Attaques russes en Ukraine et politique de Viktor Orban envers les réfugiés ukrainiens
Alors que des missiles russes ont frappé l’ensemble de l’Ukraine le lundi 26 août, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, connu pour ses positions pro-russes, encourage les réfugiés ukrainiens à rentrer chez eux. En Hongrie, la plupart des 46 000 réfugiés enregistrés ont un travail et peuvent louer un appartement. Cependant, quelques milliers de personnes vulnérables, comme des femmes seules avec enfants, bénéficiaient d’un logement gratuit fourni par l’État. Malheureusement, ces réfugiés perdent désormais ce droit s’ils viennent d’une région ukrainienne considérée comme non touchée par les combats, suite à un décret signé par Viktor Orban le 21 août. Cette mesure a déjà entraîné des expulsions, laissant les plus démunis sans abri.
Sonia Lakatos, une réfugiée en Hongrie, a dû fuir quand son mari a été pris par l’armée ukrainienne en début de guerre. Aujourd’hui, elle ne peut pas rentrer chez elle malgré les directives du gouvernement hongrois, car son appartement a été vandalisé. Elle témoigne : « Ils ont tout pris, les meubles, les portes et les fenêtres, pour les vendre. Là-bas, chez moi, les gens meurent de faim. »
Les réfugiés en province plus mal lotis que ceux à Budapest
Environ 4 000 réfugiés ont perdu leur droit au logement en province. Sonia et d’autres familles ont été expulsées de leur centre d’hébergement, mais ont pu être relogées temporairement grâce à des associations comme le comité Helsinki. Andras Lederer, travaillant pour cette ONG, exprime son indignation face à la situation : « Comment peut-on expulser des gens si vulnérables, qui ont en plus un statut de réfugié accordé par le gouvernement hongrois ? »
Les réfugiés ukrainiens à Budapest ont plus de chance, car la ville, dirigée par l’opposition, s’engage à les reloger. Judit Szentirmai, adjointe au maire, souligne : « Ce n’est pas un problème d’argent, c’est une question humanitaire. On ne peut pas jeter les gens dehors ! » En province, cependant, plusieurs familles se sont retrouvées sans abri, sans aide. Certains de ces réfugiés ont pris la décision de retourner en Ukraine en prenant le train.
Source de l’article : Francetvinfo