Depuis une semaine, l’Ukraine a lancé une attaque inattendue en Russie, ce qui a pris de court le Kremlin. Cette offensive militaire d’envergure remet en question la crédibilité du gouvernement russe, qui cherche à rassurer la population en contrôlant l’information diffusée par les médias sous son contrôle. Malgré les efforts du Kremlin pour minimiser l’impact de l’opération ukrainienne sur son territoire, la situation reste tendue et incertaine.
Cela fait maintenant huit jours que la région russe de Koursk, à la frontière de l’Ukraine, attire l’attention en raison d’une incursion de l’armée ukrainienne qui a pris le Kremlin par surprise. Lancée le 6 août, cette offensive a entraîné le départ de plus de 120 000 habitants selon les autorités locales. Jusqu’à présent, au moins 12 civils ont été tués et plus de cent blessés. Les médias russes, tels que le quotidien Kommersant ou le journal Moskovski Komsomolets, accordent une grande attention à cet événement inédit, tout en minimisant souvent les avancées ukrainiennes et en dénonçant une opération terroriste soutenue par l’Occident.
Le correspondant de guerre russe Alexander Kots affirme que les troupes ukrainiennes commencent à faiblir et que la ligne de front se stabilise, avec des renforts russes en route pour renverser la tendance. Les médias évoquent également des pertes importantes du côté des forces ukrainiennes, affirmant que les territoires frontaliers de Koursk regorgent de cadavres de combattants ukrainiens et de véhicules blindés ennemis détruits.
Les autorités régionales russes coordonnent les évacuations sur les réseaux sociaux et partagent des alertes aériennes pour protéger les populations. Le gouverneur de l’oblast de Koursk, Alexeï Smirov, cherche à rassurer la population en mettant en avant l’unité et le calme pendant les évacuations.
Les médias proches du Kremlin insistent sur le fait que l’incursion ukrainienne est stoppée, renforçant ainsi l’unité de la société russe et la confiance dans les autorités. Ils qualifient l’incursion d’opération terroriste, positionnant la Russie en victime d’un ennemi hostile.
Les autorités demandent aux journalistes d’éviter une couverture sensationnaliste et de mettre en avant les efforts des autorités, y compris de Vladimir Poutine, pour aider la population. Le président russe a qualifié l’incursion d’une provocation à grande échelle et a décrété un régime d’opération antiterroriste dans certaines régions pour minimiser l’ampleur de l’attaque.
Il est difficile d’évaluer les conséquences de cette incursion dans l’opinion russe. Certains habitants de Moscou semblent peu concernés par l’événement, tandis que d’autres cherchent à comprendre les objectifs de cette attaque. Vladimir Poutine a accusé l’Occident d’être derrière cette opération, tandis que certains commentateurs voient dans cette incursion un acte terroriste orchestré par des saboteurs armés par l’Occident et l’Otan.
Source de l’article : Francetvinfo