Présidence tournante de l’UE : points de discorde entre Budapest et Bruxelles à craindre ?

La Hongrie présidente du Conseil de l'UE : quels sont les points de discorde entre Budapest et Bruxelles, qui font craindre six mois de tensions ?
          Le pays de Viktor Orban prend, jusqu'à la fin de l'année, la présidence tournante de cet organe qui réunit les gouvernements des 27 Etats membres de l'Union européenne.

Jusqu’à la fin de l’année, la présidence tournante de l’organe regroupant les gouvernements des 27 États membres de l’Union européenne est assurée par la Hongrie de Viktor Orban.

Après l’Espagne et la Belgique, c’est au tour de la Hongrie de prendre la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour une durée de six mois, à partir du lundi 1er juillet. Les ministres des 27 États membres auront pour mission de négocier et d’adopter la législation de l’UE, d’élaborer sa politique étrangère et de sécurité, ainsi que d’adopter son budget. La Hongrie devra veiller à assurer la continuité des travaux de l’UE et agir en tant que médiateur impartial, en toute loyauté envers tous les États membres.

Cependant, la présidence hongroise suscite des inquiétudes en raison de la ligne populiste, ultraconservatrice et nationaliste du Premier ministre Viktor Orban et de son parti Fidesz. Ces inquiétudes se manifestent notamment dans le non-respect de l’État de droit en Hongrie. Le Parlement européen a exprimé des doutes quant à la capacité de Budapest à remplir sa tâche de manière crédible, compte tenu de son non-respect des valeurs fondatrices de l’UE. Des préoccupations ont été soulevées concernant la corruption, les menaces sur la liberté d’expression, la liberté académique et les droits des personnes LGBTQI+ dans le pays.

En 2022, la Commission européenne a lancé une procédure pour suspendre le versement de fonds européens à la Hongrie en raison de violations de l’État de droit. Bien que certains fonds aient été débloqués, une partie importante reste en suspens. De plus, la Hongrie fait l’objet de plusieurs procédures d’infraction liées à des lois discriminatoires et à des atteintes aux libertés fondamentales.

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La présidence hongroise devra également aborder la question de l’aide à l’Ukraine et des sanctions contre la Russie. Malgré l’unité de l’UE dans le rejet de l’offensive russe en Ukraine, la Hongrie a tenté de bloquer des aides à Kiev et de limiter les sanctions contre Moscou. Viktor Orban estime que les troupes ukrainiennes ne peuvent pas gagner militairement contre la Russie et s’oppose aux discussions d’adhésion de l’Ukraine à l’UE.

En ce qui concerne la gestion de l’immigration et le respect du droit d’asile, la Hongrie a été condamnée par la justice européenne pour des violations graves en matière d’asile. Le pays a construit des clôtures aux frontières et restreint les demandes d’asile, transférant ainsi la responsabilité aux autres États membres. La présidence hongroise devrait accorder une attention particulière à la dimension extérieure de la migration et coopérer avec les pays tiers concernés.

Malgré les inquiétudes suscitées par la présidence hongroise, les décisions importantes ont été prises en amont, telles que l’approbation de sanctions contre la Russie et l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. La Hongrie devra agir dans le respect des décisions prises par le Conseil européen et ses capacités d’action resteront limitées.

Source de l’article : Francetvinfo

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