Cinq semaines se sont écoulées depuis les élections européennes de juin et les 720 députés élus dans les 27 États membres se réunissent cette semaine au siège du Parlement européen. L’extrême droite est arrivée en force, renforçant ainsi sa présence au sein de l’institution européenne.
Le Parlement européen issu des élections de 2024 tient sa première session à Strasbourg à partir du mardi 16 juillet. Lors de cette session constitutive, les 720 députés devront élire la présidente de l’Assemblée ainsi que les responsables de ses principaux organes. Un moment fort est attendu jeudi, avec le vote pour reconduire ou non Ursula Von der Leyen à la tête de la Commission européenne. Bien que aucun grand bouleversement ne soit prévu, l’hémicycle est largement renouvelé, avec plus d’un membre sur deux nouvellement élu et des équilibres politiques perturbés par la montée des partis souverainistes et d’extrême droite.
### Le groupe d’extrême droite, mené par Bardella et le parti d’Orban, devient la troisième force
À première vue, les équilibres au Parlement européen semblent se maintenir : le parti populaire européen (PPE), vainqueur des élections, conserve le groupe le plus important. Cela permet à Ursula Von der Leyen de briguer un second mandat à la présidence de la Commission européenne et favorise la réélection de Roberta Metsola comme présidente du Parlement européen. Cependant, la donne change avec l’émergence du groupe où siège le Rassemblement National (RN) et présidé par Jordan Bardella, devenant ainsi la troisième force politique au Parlement, soutenu par les Hongrois du parti de Viktor Orban. Les équilibres politiques sont donc modifiés, avec les socialistes en deuxième position, suivis des conservateurs et réformistes européens, des centristes et enfin des partis souverainistes et d’extrême droite.
### Les partis souverainistes et d’extrême droite, plus nombreux mais divisés
Malgré leur poids similaire à celui de la droite, les partis souverainistes et d’extrême droite n’ont pas réussi à former un groupe unique en raison de leurs divergences, notamment sur la question de la Russie. Leurs 187 élus siègent donc dans trois groupes distincts, ce qui réduit leur influence au Parlement. Ces groupes dispersés risquent d’être marginalisés en raison de leur euroscepticisme et de leur position pro-Poutine. Cependant, ils bénéficieront de subventions et de temps de parole supplémentaires. Seul le groupe des conservateurs et des réformistes pourrait obtenir quelques postes influents et jouer un rôle d’appoint à la droite pour défendre sa position sur des sujets tels que le pacte vert ou l’immigration.
Source de l’article : Francetvinfo